L’indicateur de confort d’été figurant sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) va prochainement prendre de l’ampleur au sein de cette expertise levier de la rénovation énergétique. En effet, le ministère de la Transition énergétique envisage de l’améliorer. D’après le quotidien d’information économique et financière Les Échos, des propositions concrètes devraient être présentées dans un futur proche pour améliorer cet aspect des logements devenu incontournable face au réchauffement du climat. En tant qu’acteurs reconnus du diagnostic immobilier dans la région lyonnaise, cette nouvelle évolution du DPE, un diagnostic que nous réalisons tous les jours dans le cadre des ventes et des transactions, ne nous laisse pas indifférents. Il s’agit d’un défi technique de taille qui va nous permettre de vous délivrer des rapports encore plus fiables.
Confort d’été dans le DPE : les limites reconnues du système d’évaluation actuel
Instauré avec la version DPE de juillet 2021, l’indicateur de confort d’été informe sur la qualité de résistance thermique d’un logement face à des périodes de forte chaleur. Il se présente sous la forme très explicite d’un smiley qui passe du rouge (insuffisant) au vert (bon) selon le niveau de performance et ne tient pas compte de la climatisation. Cinq paramètres principaux régissent cet indicateur : la qualité d’isolation de la toiture du logement, son inertie, la qualité d’isolation de sa toiture et son caractère traversant ou non (une configuration en double exposition).
Cependant, le caractère rudimentaire de l’indicateur actuel ne permet pas de refléter fidèlement les performances thermiques réelles des logements face aux vagues de chaleur, de plus en plus fréquentes et intenses. Ce système montre rapidement ses limites face à cette problématique et ses aggravations. Une étude sérieuse datant de 2024 a même pointé du doigt un taux d’erreur de 26 % au sein de cet indicateur.
Face à l’urgence climatique et sanitaire, la réforme du confort d’été du DPE s’impose
Avec des projections climatiques qui font état de la forte probabilité d’une hausse moyenne des températures de 4 % d’ici à la fin du siècle, ce qui implique une adaptation urgente du parc immobilier, la révision de cet indicateur clé de la résilience thermique devient une nécessité. L’adaptation des logements est encore quasi inexistante, avec un logement sur dix seulement pouvant supporter des épisodes caniculaires. Et ce défaut de résilience aux fortes chaleurs ne s’applique pas uniquement aux logements existants. Même les constructions récentes sont concernées, avec à peine un logement sur dix affichant un bon confort estival et plus d’un tiers un confort insuffisant.
Face à l’ampleur de cette problématique, la ministre chargée du Logement a confirmé son engagement à proposer « des éléments concrets dès cet été », suggérant le développement d’une méthode de calcul thermique applicable aussi bien aux constructions neuves qu’au parc existant. Afin de renforcer la prise en compte du confort d’été, le troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) prévoit aussi et de façon explicite la révision de la méthode de calcul 3CL, soit celle utilisée pour effectuer le DPE et l’audit énergétique.
De plus, à l’urgence climatique s’ajoute l’urgence sanitaire. Un quart des Français souffre de la chaleur dans son logement durant l’été, une situation qui se solde par une hospitalisation pour la moitié des personnes qui se rendent aux urgences pour des problèmes de santé en lien avec la chaleur. Les « passoires thermiques » deviennent manifestement des « bouilloires thermiques » en été, un phénomène qu’il est essentiel d’éradiquer au plus vite.