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DPE : le diagnostic énergie au cœur d’une nouvelle mesure depuis le 1er janvier 2025 - 26/02/2025

Le marché de la location immobilière à usage d’habitation doit faire face, depuis le 1er janvier 2025, à l’extension de l’interdiction de louer des logements énergivores. Depuis cette date, les bailleurs ne peuvent plus louer un logement noté G au diagnostic de performance énergétique (G), soit une des classes, avec F, attribuée aux passoires thermiques. Cette nouvelle contrainte, qui s’inscrit dans la politique nationale de rendre plus écologique tout le parc immobilier de logements, démarche ambitieuse et nécessaire pour lutter contre le dérèglement climatique, bouleverse immanquablement de nombreux projets de location classique. Que comptent faire les propriétaires bailleurs ?

Location immobilière et rénovation énergétique : des propriétaires bailleurs très partagés

Les études récentes sur le comportement des bailleurs face à l’interdiction de louer les logements G démontrent diverses tendances. Selon l’étude Guy Hoquet l’Immobilier publiée en janvier 2025, seulement 26 % des propriétaires envisagent sereinement de se lancer dans des travaux de rénovation énergétique. Cette proportion relativement faible révèle des réticences profondes et généralisées de ces acteurs phares de l’immobilier locatif. Il faut dire que les obstacles à un tel projet ne manquent pas : le coût élevé des travaux, les difficultés techniques d’une rénovation, et surtout, une compréhension insuffisante des enjeux énergétiques ainsi qu’une méconnaissance des aides financières à la rénovation. 40 % des propriétaires préfèrent d’ailleurs se débarrasser de leurs biens énergivores, tandis que 27 % optent pour une location immobilière sans travaux, défiant ainsi en toute illégalité la nouvelle réglementation. Pourtant, la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) ne manquera pas d’effectuer des contrôles ciblés. Beaucoup de propriétaires bailleurs sont également confiants quant à une nouvelle évolution « favorable » de la réglementation qui pourrait leur permettre d’échapper en toute impunité à l’obligation de décence énergétique.

Location d’un logement G : un contournement éventuel reposant sur diverses stratégies

Face à l’interdiction de louer des logements G, les sondages récents démontrent que les propriétaires bailleurs réticents comptent développer diverses stratégies d’adaptation à cette nouvelle règle. Refus de communiquer le DPE, négociations avec les locataires ou attente d’éventuelles modifications réglementaires, la tension du marché locatif actuel leur offre un terrain propice à ces manœuvres, leur permettant de retarder un peu plus l’application de la nouvelle réglementation. Les locataires, qui peinent à trouver un logement, leur facilitent la tâche en acceptant pour la moitié d’entre eux de louer un logement énergétiquement indécent. Toutefois, trois quarts de ces mêmes locataires, conscients des enjeux de la rénovation énergétique pour réduire les effets du changement climatique, expriment l’intention de poursuivre en justice le bailleur de leur logement s’il persiste à ne pas respecter la réglementation.

Face à ces stratégies de contournement, les professionnels du secteur et les pouvoirs publics sont les plus à même d’encourager les propriétaires à ne pas choisir cette voie, mais encore faut-il mieux informer, mieux sensibiliser et cesser de cultiver un climat incertain et contradictoire en matière de réglementation.


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